Jerome Leroy " un clasico ça se savoure "

Doyen des joueurs professionnels en activité, Jérôme Leroy, 40 ans, l'élégance toujours collée à la chaussure, tire ses derniers feux du côté de Châteauroux (il devrait s'arrêter pour de bon en juin). Sous le maillot du PSG (de 1996 à 2000 puis de 2002 à 2003) ou celui de Marseille (de 2000 à 2002), il a participé à 9 clasicos en Ligue 1.

Il en a gagné 4 pour 1 nul et 4 échecs.

Dans quelle équipe aimeriez-vous jouer dimanche ?
JÉRÔME LEROY. Pour mon club formateur, le PSG, sans hésitation. Même si ce n'est pas la même époque, il y a pas mal de similitudes entre le Paris version Qatar et le mien, celui de Canal +. La chaîne venait d'arriver à mes débuts, le propriétaire avait beaucoup d'argent et avait recruté de grands joueurs. Les Weah, Ginola, Ricardo ou Valdo n'avaient rien à envier aux stars d'aujourd'hui. Le PSG actuel est hors norme, personne ne peut rivaliser avec lui. Derrière, cette saison, l'OM a le meilleur effectif de L 1. Il y a du potentiel, des internationaux français, c'est valorisant.

Avant un clasico, quel environnement convient le mieux à un joueur : le calme parisien ou la ferveur marseillaise ?
A Marseille, le jour de la sortie du calendrier, les supporteurs et dirigeants du club regardaient tout de suite la date du clasico. A Paris, c'était plus calme. On commençait à en parler à l'approche de la rencontre.

Etes-vous davantage emballé par l'OM ou par le PSG ?
Le jeu parisien est agréable. Marseille représente une surprise cette saison, car il joue sans calculer. Ce n'est pas grand-chose, mais comme aujourd'hui les équipes pensent avant tout à défendre à l'extérieur, ça paraît incroyable. En Allemagne et en Espagne, les clubs évoluent de la sorte même quand ils affrontent un gros.

Selon vous, qui est favori ?
Le PSG. Même si l'OM gagne, ça ne changera rien. Paris sera champion. Une défaite serait même susceptible de lui donner un coup d'accélérateur pour la fin de saison. Ça peut être l'année du club. J'aimerais qu'il gagne la Ligue des champions, mais déjà le triplé national, ce serait beau. C'est si rare dans les autres championnats.

Si vous deviez citer votre meilleur et votre pire souvenir d'un clasico ?
Mon pire souvenir, c'est de le perdre. Franchement, parfois, le lendemain, on n'osait pas sortir de chez nous. A Paris comme à Marseille, même si c'était accentué à l'OM. Et le meilleur est de le gagner. C'est encore plus fort quand c'est chez l'adversaire. Tu prolonges le plaisir jusqu'à l'aube...

Vous avez croisé beaucoup de joueurs dans votre carrière. Comment jugeaient-ils ce match ?
Ils me disaient tous qu'ils aimeraient le disputer au moins une fois. Moi, j'en ai joué plusieurs, alors je me considère comme un privilégié.

Où serez-vous dimanche soir à 21 heures ?
Chez moi, au calme. Je n'aime pas trop les commentaires des gens. (Rires.) Je coupe mon téléphone car, sinon, on m'appelle toutes les cinq minutes pour me chambrer puisque je connais des supporteurs dans les deux camps. Je regarde la rencontre sans rien faire d'autre. Un clasico, ça se savoure, c'est le haut niveau.