Yannick Noah toujours aussi fan du PSG

Assisterez-vous à la réception du Benfica, mercredi, ou au Clasico dimanche au Vélodrome ?

Yannick Noah. Si je suis à Paris, j’essaierai d’aller au Parc. Dans tous les cas, je vais suivre. En fait, à la maison, il y a un grand fan, c’est mon petit (NDLR : Joalukas, 9 ans). Le môme, il se lève le matin, il parle du PSG. Il a les maillots, les pompes, des photos avec tous les joueurs… Il est au top et, grâce à lui, je sais tout ce qui se passe. Les joueurs blessés, ceux qui sont en forme… Joakim aussi suivait à l’époque. Maintenant, il voit ça de loin, mais la passion est familiale.

Quel regard portez-vous sur l’ambiance au Parc des Princes ?

On a vécu une grande période dans les années 1990. Ensuite, il y a eu un coup de moins bien, avec beaucoup de stress au stade. Il n’y avait pas le spectacle qu’on attend à Paris. Là, il y a de nouveau du rêve au PSG, de l’engouement, de l’excitation. Tu le ressens. J’ai vu Barcelone entrer sur le terrain au Parc, et ça m’a fait quelque chose. Je me suis dit : « Ça y est, on est à nouveau avec les grands. »

Comment le PSG peut-il gagner le cœur des Français ?

Il faut un peu de temps. Les gens s’attachent à des joueurs, ils aiment bien Zlatan. Les autres, on ne les connaît pas tous. Il y a surtout une espèce d’attente aujourd’hui. On veut que ça prenne, qu’il y ait une cohésion, un bloc, une identité. Tout ça est lié. C’est ce qui manque pour l’instant. Quand il y aura une véritable fusion entre les joueurs dans un premier temps, puis avec les supporteurs, ça va péter!

Est-ce imaginable de créer cette identité dans un projet qui brasse autant d’argent et de nationalités différentes ?

Parler deux ou trois mots en français, c’est un signe de ta volonté d’appartenir au projet. Il n’y en a pas beaucoup qui le font. Quand j’ai vu Jonny Wilkinson arriver à Toulon en parlant super bien français, ça m’a fait quelque chose. Raï allait à la Sorbonne et s’exprimait dans un super français quelques mois après avoir débarqué.

En quoi cet effort d’intégration est-il si important ?

Tu te dis que le mec est attaché au club, qu’il est content d’être là et qu’il a envie de rester. Quand un joueur est là depuis deux ou trois ans et ne parle pas un mot, il y a quelque chose qui cloche. Certains signes n’ont rien à voir avec un système en 4-3-2-1-0 (sic). Là-dedans je n’y connais rien. L’état d’esprit, ça compte vachement aussi. Pour l’instant, je sens qu’il y a une distance.

Matuidi est le seul Français régulièrement titulaire. Cela vous gêne-t-il ?

Moi, je vais au spectacle. Si les meilleurs sont français, youpi. Si Zlatan est suédois, youpi. Peu m’importe la nationalité des joueurs. Je ne cherche pas à savoir. Aujourd’hui, c’est la mondialisation. On se mélange, arrêtons de freiner. On a une chance incroyable.

Pouvez-vous être plus explicite ?

Pendant dix, quinze ans, un de nos meilleurs joueurs de l’histoire, Zidane, a joué à l’étranger. Il a fait ses plus belles années en Italie et en Espagne. Super… Les Turinois et les Madrilènes allaient le voir tous les dimanches, et nous… ben non. Pareil quand Platoche évoluait à la Juve. Et le jour où des joueurs viennent, on râle. Enfin, on râle tout le temps. Il n’y a pas de raison qu’on n’ait pas le droit à du spectacle.

N’êtes-vous pas choqué par la somme d’argent dépensée en période de crise ?

C’est ça ou on prend le câble pour regarder des matchs étrangers, comme on l’a fait pendant dix ans. Ça me fait plaisir d’emmener mon petiot voir un grand match au Parc.

Ibrahimovic vous rappelle-t-il un joueur de tennis ?

Il a un côté Henri Leconte de la grande époque. Un peu ouf, quoi. Zlatan est un fou génial. Tu ne sais pas ce qui va sortir. Marat Safin, aussi. Ces mecs-là, tu ne peux pas les cerner, mais tu les aimes.

Paris peut-il atteindre le dernier carré de la Ligue des champions ?

S’il y a une osmose, il n’y a pas de raison de ne pas y arriver. On aurait déjà dû gagner l’an dernier. On aurait dû battre Barcelone, car on a mieux joué qu’eux.

Aimeriez-vous vivre quelque chose avec ce nouveau PSG, comme en 1996 ?

Je suis fan de sport. Se retrouver dans une belle aventure humaine, c’est merveilleux. Après, il y a des gars au PSG qui doivent être suffisamment bons. J’aime ce privilège de vivre un truc incroyable en venant d’un autre sport. Ce sont des échanges, c’est motiver des gens, partager des expériences. A un moment, tu privilégies la transmission. Ma vie, demain, ce sera peut-être de coacher un nageur. Aujourd’hui, je prends beaucoup de plaisir à voir mon fils gagner. Moi, si je joue bien ou pas, je m’en fous un peu. Tous ces mecs-là ont les âges de mes enfants. Donc, oui, j’imagine qu’il y a des choses à faire.

Chez les Noah, on est pour le PSG ... tant mieux !  . Il dit des choses juste sinon le Yannick ... on a de la chance d'avoir ce PSG la