Pablo Sorin raconte son clasico
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Pablo Sorin raconte son clasico
Allez PSG, pour la victoire! A la demande de mes amis, je vous raconte les sensations d’être protagoniste d'un clasico. Voici mon DERBY inoubliable...J’espère que vous l’apprécierez.
J’avais fait la queue pour acheter une baguette chaude dans une boulangerie du centre de Saint-Germain-en-Laye. Mon corps endolori a ensuite traversé plusieurs rues pour rentrer au domicile où m’attendait ma compagne. Ses tableaux naïfs décoraient la vieille maison qui avait appartenu aux enfants d’une famille aristocratique. Forcément une famille avec beaucoup d’argent.
L’arôme du maté émanait de la cuisine tandis que j’essayais de cacher les cernes du succès. A ce moment-là, quelque chose s’est passé. Quelque chose qui n’arrive jamais. On a commencé à entendre des cantiques venant de l’extérieur de la maison. Le bruit s’approchait de plus en plus. Il était 8 heures du matin! J’ai pensé que j’étais en train de rêver et que ma tête continuait à ressasser le tumulte de la nuit antérieure. Mais non. Les chants devenaient à chaque fois de plus en plus clair. Ma femme me regarda avec un demi-sourire, comme si elle savait...
« So...rin...So...rin... ». Les voix adolescentes transperçaient les vieux murs de la bâtisse. Mes nerfs commençaient à lâcher à cause de la fatigue, mais j’éprouvais un véritable sentiment de joie et de fierté envers cet hommage matinal. Il y avait quelques autres cris mais quand j'ai enfin ouvert les volets, les ombres des gamins étaient déjà entrain de s’évaporer dans la quiétude habituelle du village. Tout avait commencé il y a 24 heures.
24 Janvier 2004, Stade Vélodrome, OM-PSG (1-2)
Avez-vous déjà ressenti cette sensation où vous avez l’impression que la lumière est en vous? Où vous sentez dés le réveil que ce sera un jour historique? Les premiers derbys ont marqué au feu ma carrière de footballeur. Je savais qu’un match, un but ou une histoire pouvaient changer pour toujours le déroulement d’une vie. Laisser une empreinte. Un héritage. Laisser une marque de complicité avec le supporter. Voilà une chose qui n’a ni prix, ni dimension.
Le Vélodrome était plein comme un œuf. Une aiguille n’aurait pas tenu dans ces tribunes bondées. Et puis, la pluie n’arrêtait pas de tomber. C’était la finale anticipée de la Coupe de France. Le match fut une lutte de pouvoir jusqu’au bout. Les jambes répondaient grâce à la force du cœur et à la faim de victoires. Nous savions que nous étions à un moment charnière d’une saison qui avait mal commencé et qui pouvait se finir de meilleure manière.
Les faibles capitulent tandis que les guerriers gardent la foi jusqu’à la fin grâce à la conviction et la garra qui les caractérisent. Nous n’étions pas une équipe subtile, ni techniquement super dotée, mais nous avions réussi à surmonter les difficultés du vestiaire et ses divisions. Nous avions aussi surmonté les obstacles de dépendre uniquement d’un seul joueur pour devenir un groupe de personnalités très fortes. Nous nous étions unis, dans un seul objectif : devenir champion de quelque chose et rester dans l’histoire du PSG comme des vainqueurs.
On aurait dit que le match allait s’achever sur un match nul et une séance de penalties pour départager les deux équipes. On aurait dit que personne ne pouvait briser la solidité de Barthez. Néanmoins, nous avons réussi à inventer une petite triangulation sur le coté gauche. Reinaldo dribbla les coups adverses et fit un centre parfait. L’autre attaquant, Ljuboja, était là, mais j’avais décidé d’anticiper avec une diagonale… Je me rappelle encore la manière dont j’ai piqué ce ballon de la tête. La balle fusa sur la pelouse humide pour finir sa course rapide au fond des filets. Imparable même pour un champion du monde comme Barthez…
Aujourd’hui encore, je me souviens d’avoir retiré follement mon maillot et crier de toute mon âme le but qui éliminait les marseillais. Aujourd’hui encore, je garde précieusement gravé dans ma mémoire les visages de ces supporters parisiens, parqués dans un coin du stade et qui criaient et sautaient de joie. Mes compagnons vinrent me rejoindre et on aurait dit que tout se mélangeait : supporters et joueurs dans une même célébration. Dans un même cri de joie.
Cette victoire fut fondamentale pour la conquete de la Coupe de France:
Psgwinner- Rédacteur
- Messages : 9210
Date d'inscription : 11/09/2011
Localisation : Paris
Re: Pablo Sorin raconte son clasico
Psgwinner a écrit:
Allez PSG, pour la victoire! A la demande de mes amis, je vous raconte les sensations d’être protagoniste d'un clasico. Voici mon DERBY inoubliable...J’espère que vous l’apprécierez.
J’avais fait la queue pour acheter une baguette chaude dans une boulangerie du centre de Saint-Germain-en-Laye. Mon corps endolori a ensuite traversé plusieurs rues pour rentrer au domicile où m’attendait ma compagne. Ses tableaux naïfs décoraient la vieille maison qui avait appartenu aux enfants d’une famille aristocratique. Forcément une famille avec beaucoup d’argent.
L’arôme du maté émanait de la cuisine tandis que j’essayais de cacher les cernes du succès. A ce moment-là, quelque chose s’est passé. Quelque chose qui n’arrive jamais. On a commencé à entendre des cantiques venant de l’extérieur de la maison. Le bruit s’approchait de plus en plus. Il était 8 heures du matin! J’ai pensé que j’étais en train de rêver et que ma tête continuait à ressasser le tumulte de la nuit antérieure. Mais non. Les chants devenaient à chaque fois de plus en plus clair. Ma femme me regarda avec un demi-sourire, comme si elle savait...
« So...rin...So...rin... ». Les voix adolescentes transperçaient les vieux murs de la bâtisse. Mes nerfs commençaient à lâcher à cause de la fatigue, mais j’éprouvais un véritable sentiment de joie et de fierté envers cet hommage matinal. Il y avait quelques autres cris mais quand j'ai enfin ouvert les volets, les ombres des gamins étaient déjà entrain de s’évaporer dans la quiétude habituelle du village. Tout avait commencé il y a 24 heures.
24 Janvier 2004, Stade Vélodrome, OM-PSG (1-2)
Avez-vous déjà ressenti cette sensation où vous avez l’impression que la lumière est en vous? Où vous sentez dés le réveil que ce sera un jour historique? Les premiers derbys ont marqué au feu ma carrière de footballeur. Je savais qu’un match, un but ou une histoire pouvaient changer pour toujours le déroulement d’une vie. Laisser une empreinte. Un héritage. Laisser une marque de complicité avec le supporter. Voilà une chose qui n’a ni prix, ni dimension.
Le Vélodrome était plein comme un œuf. Une aiguille n’aurait pas tenu dans ces tribunes bondées. Et puis, la pluie n’arrêtait pas de tomber. C’était la finale anticipée de la Coupe de France. Le match fut une lutte de pouvoir jusqu’au bout. Les jambes répondaient grâce à la force du cœur et à la faim de victoires. Nous savions que nous étions à un moment charnière d’une saison qui avait mal commencé et qui pouvait se finir de meilleure manière.
Les faibles capitulent tandis que les guerriers gardent la foi jusqu’à la fin grâce à la conviction et la garra qui les caractérisent. Nous n’étions pas une équipe subtile, ni techniquement super dotée, mais nous avions réussi à surmonter les difficultés du vestiaire et ses divisions. Nous avions aussi surmonté les obstacles de dépendre uniquement d’un seul joueur pour devenir un groupe de personnalités très fortes. Nous nous étions unis, dans un seul objectif : devenir champion de quelque chose et rester dans l’histoire du PSG comme des vainqueurs.
On aurait dit que le match allait s’achever sur un match nul et une séance de penalties pour départager les deux équipes. On aurait dit que personne ne pouvait briser la solidité de Barthez. Néanmoins, nous avons réussi à inventer une petite triangulation sur le coté gauche. Reinaldo dribbla les coups adverses et fit un centre parfait. L’autre attaquant, Ljuboja, était là, mais j’avais décidé d’anticiper avec une diagonale… Je me rappelle encore la manière dont j’ai piqué ce ballon de la tête. La balle fusa sur la pelouse humide pour finir sa course rapide au fond des filets. Imparable même pour un champion du monde comme Barthez…
Aujourd’hui encore, je me souviens d’avoir retiré follement mon maillot et crier de toute mon âme le but qui éliminait les marseillais. Aujourd’hui encore, je garde précieusement gravé dans ma mémoire les visages de ces supporters parisiens, parqués dans un coin du stade et qui criaient et sautaient de joie. Mes compagnons vinrent me rejoindre et on aurait dit que tout se mélangeait : supporters et joueurs dans une même célébration. Dans un même cri de joie.
Cette victoire fut fondamentale pour la conquete de la Coupe de France:
j ai adoré ce joueur.
Invité- Invité
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